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Discours de M. Viktor Orbán, premier ministre de Hongrie, sur l’état de la Nation

Monsieur le Président de la République , Monsieur le Premier ministre , Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, Monsieur le Maire de Budapest, Mesdames et Messieurs,

Je me réjouis de me retrouver en votre compagnie. Je m’étonne toujours de vous voir si nombreux à cet événement, bien qu’il soit compréhensible d’attendre avec curiosité ce que le premier ministre pourra dire de nouveau. C’est cette même curiosité qui m’a amené ici. Si je devais résumer en une phrase mon évaluation de l’année écoulée, je dirais ceci : jamais d’année plus mauvaise que 2018 ! Nous avons gagné les élections législatives pour la troisième fois de suite avec une majorité parlementaire des deux tiers, et la croissance de l’économie hongroise a frôlé les 5%. Si vous y voyez une relation de cause à effet, vous ne vous trompez pas. Il existe bien une relation profonde entre la politique et l’économie : les résultats ne sont jamais le fruit du hasard, même s’il est vrai aussi que « même la poule aveugle trouve son grain ». Une fois, mais pas trois. La croissance économique peut aussi être le fruit d’un concours heureux de circonstances. C’est possible, mais, Mesdames et Messieurs, c’est la septième année que l’économie hongroise est en croissance constante. Nous pouvons donc dire que nous n’avons reçu en cadeau ni notre majorité parlementaire, ni notre remarquable croissance économique. La Hongrie a durement travaillé pour les obtenir. C’est pourquoi, cette après-midi, je voudrais d’abord que nous exprimions notre reconnaissance et nos remerciements. Rendons grâce au Bon Dieu pour nous avoir permis de vivre et pour l’aide qu’il nous a apportée dans les moments difficiles. Et remercions tous ceux qui partent tous les matins au travail, accomplissent leur tâche avec honnêteté et portent en avant le chariot de l’économie. Et merci aussi à tous ceux qui savant qu’un emploi sûr, un salaire en hausse ne sont possibles que si la gouvernance du pays est ordonnée et prévisible. Merci à ceux qui savent que nous ne pouvons être performants qu’ensemble, et plus précisément si nous partageons nos joies comme nos peines. Et un très grand merci à ceux qui savent aussi que chacun d’entre nous ne peut trouver son compte que si nous abordons le monde d’une seule voix, que nous abordons les épreuves que nous réserve la vie comme une seule nation. En clair : merci à vous ! Et n’oubliez pas : ensemble, nous sommes la force, dispersés, la faiblesse.
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Si nous réfléchissons sur notre pays, sur la vie commune des Hongrois, nous devons au fond répondre à une seule question, et de la réponse à cette question découle aisément ce que nous devons faire et comment. Cette question fondamentale est la suivante : pouvons-nous considérer l’état actuel de notre pays comme suivant une trajectoire ascendante ? Les Hongrois suivent-ils une telle trajectoire ? Nous trouvons la réponse en comparant notre situation actuelle à celle d’avant. Une décennie est une unité de mesure assez longue, assez représentative, même dans l’histoire d’une nation. Elle permet d’en tirer des enseignements. En 2009, vers la fin du gouvernement socialiste de triste mémoire, qui avait épuisé notre richesse nationale, nos réserves et, au travers d’une montagne de dettes, jusqu’à nos perspectives d’avenir, j’avais affirmé que la Hongrie n’a pas seulement besoin d’un paquet de gestion de crise, mais de beaucoup plus : d’une véritable refondation, d’une nouvelle orientation. Et aujourd’hui, dix ans plus tard, je puis vous dire ceci : un enfant hongrois qui naît aujourd’hui peut raisonnablement compter voir le 22ème siècle, parce que la durée de vie des Hongrois s’est allongée et qu’ils peuvent espérer vivre plus longtemps. Le nombre des mariages augmente, et nous avons considérablement réduit la mortalité infantile. Le taux d’emploi de la population est passé de 55% à 70%, et nous avons divisé le taux de chômage par trois. Nous avons descendu la dette publique de 85% à 71%. Et pendant ce temps, les revenus augmentent de manière constante, le salaire minimum a plus que doublé. Vous me direz que ce ne sont que des chiffres, et que le bonheur de l’homme ne dépend pas du sens des courbes des graphiques. C’est vrai, mais il n’est absolument pas indifférent pour les gens de savoir qu’ils peuvent organiser leur vie dans le cadre d’un environnement économique ordonné et prévisible. Je crois fermement que la confiance, la résilience, la volonté, et même le succès personnel d’un individu est fortement déterminé par la manière dont il considère sa vie, celle de ses enfants et les perspectives de son pays. Ce que je vois aujourd’hui, c’est que les Hongrois travaillent beaucoup, échafaudent des plans, embellissent leurs foyers, construisent des maisons, envoient leurs enfants à l’école et les encouragent à bien y travailler, afin qu’ils aient quelque chose à transmettre à leurs enfants et à leurs petits-enfants. Qu’est-ce donc, sinon une trajectoire ascendante ?
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Je constate que sur la base de dix années de travail commun, les Hongrois croient de nouveau en leur avenir. La foi en l’avenir est un précieux trésor, qu’il ne faut pas dilapider. Nous devons donc parler clair sur ce que notre nation peut attendre de cet avenir, à quoi elle devra faire face, à quelles confrontations elle devra s’attendre, et dans quelle mesure elle est préparée à entrer en concurrence avec le monde. La population hongroise, l’Etat hongrois, la nation hongroise sont-elles capables de survivre, de subsister, sont-elles capables de sortir victorieuses des épreuves de force qui les attendent ? La question est sérieuse, elle est grave, et appelle une réponse honnête. Ma réponse est la suivante : en près de dix ans, notre nation s’est redressée. Elle a fait passer le pays d’une trajectoire déclinante à une trajectoire ascendante. Elle a repris en main le contrôle de son destin, et c’est grâce à cela, uniquement grâce à cela qu’elle dispose de toutes les chances de sortir victorieuse des confrontations qui l’attendent. Ma réponse en bref : nous gagnerons. Nous gagnerons, encore et toujours !
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Pour nous, la victoire ne signifie pas la victoire de notre parti. Ce qui signifie pour nous la victoire, c’est celle de notre pays. Je fais partie de ceux qui sont intimement convaincus que tout enfant hongrois vivra mieux que ses parents, et je crois aussi que la plupart d’entre eux saisiront cette opportunité. Nous sommes une communauté qui a toujours voulu que la vie de tout un chacun compte, et que chacun puisse avoir sa place dans l’avenir de la Hongrie. Notre communauté est fondée sur la nation. Nous ne faisons pas de la politique pour servir des idées à la mode, mais pour préserver la communauté des Hongrois.
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Voilà treize ans que je dirige le gouvernement, mais chaque fois que nous prenons une décision, je m’étonne toujours de voir à quel point il est téméraire d’embrasser d’un seul regard la vie de dix millions d’hommes et de femmes. La Hongrie compte dix millions d’habitants, quinze même si l’on considère ceux dispersés au-delà de nos frontières, que nous ne devons cesser de réunir par nos décisions. Cela n’est possible que si chacun reçoit ce dont il a besoin, et au moins cela. Ceux des Hongrois qui réussissent bien ont seulement besoin d’être assurés que leur ardeur au travail et leur esprit d’entreprise ne soient pas entravés par des obstacles inutiles, par un système fiscal stupide et qu’ils ne se perdent pas dans les méandres de l’administration. Nous le leur offrons de bon cœur, et attendons simplement en retour qu’ils respectent les lois, qu’ils paient leurs impôts, qu’ils donnent du travail au plus grand nombre possible d’hommes et de femmes et qu’ils ne cherchent pas à influencer la politique du gouvernement. Nous avons déjà présenté des arguments convaincants sur ce dernier point. Nos chefs d’entreprise qui réussissent ont encore devant eux une tâche historique : ce sont eux qui doivent réaliser à l’extérieur du territoire de la Hongrie les investissements dont le rapatriement des bénéfices permettra de compenser la masse des bénéfices qui sortent du pays. C’est une véritable mission nationale, une mission gigantesque, qui nous prendra bien dix ans. Que demandent les Hongrois moyens, ceux qui forment la colonne vertébrale de notre pays, la grande majorité de ceux qui ne sont ni pauvres, ni particulièrement aisés ? Ils demandent d’avoir du travail, un travail qui ait du sens, de vivre en sécurité, de voir leur travail reconnu et de recevoir le respect qui leur est dû, de disposer d’un foyer sûr en échange d’un travail honnête, de vivre une vie honorable et d’assurer un avenir à leurs enfants. Tout cela, nous l’avons atteint, avec 800.000 emplois nouveaux, un salaire minimum doublé, les avantages fiscaux liés aux enfants, les repas et les livres scolaires gratuits, le congé parental exceptionnel, la baisse des tarifs de l’énergie, des retraites stables. Nous avons donc déjà mis un certain nombre de choses sur la table en leur faveur. Mais ouvrir la porte d’une vie digne et assumée, celle d’une trajectoire ascendante à ceux de nos compatriotes qui luttent contre la pauvreté est une tâche bien plus dure. Ne nous voilons pas la face, il s’agit encore hélas de plusieurs centaines de milliers de nos compatriotes, dont personne ne s’est occupé hormis nous. C’est la honte historique de la gauche hongroise de ne leur avoir donné, pendant ses douze années au pouvoir, que des aumônes, de les avoir fait « tenir tranquilles » par des aides et d’avoir accepté la délinquance de survie comme une forme d’existence. En d’autres termes, de ne pas les avoir traités en êtres humains. Je suis fier, quant à moi, d’avoir engagé la lutte contre la pauvreté. Nous avons comprimé la délinquance rampante. Nous avons donné à chacun ses chances pour une vie honnête et respectueuse des lois. Nous avons soutenu même au-delà des forces du pays ceux qui vivaient pour leurs enfants, mais nous n’avons pas eu la même compassion pour ceux qui ne voulaient pas vivre pour leurs enfants, mais de leurs enfants. J’ai toujours été convaincu que si nous leur proposons un deal honnête, à savoir un travail rapportant davantage que les aides sociales, ils vont nous répondre : « Tope là ! » C’est pourquoi nous avons joué notre carte la plus forte : le travail contre la pauvreté. Nous avons tenu bon, nous sommes restés cohérents avec nous-mêmes. Nous n’avons pas écouté les hocheurs de tête. Et nous avons bien fait. Il nous reste encore bien sûr beaucoup à faire, mais le changement est déjà frappant. Comme vous le savez, nous ne sommes pas les enfants chéris de l’Union, mais celle-ci a pourtant écrit dans un rapport que depuis 2010 plus d’un million de personnes sont sorties de la pauvreté en Hongrie et que la proportion de ceux qui vivaient avec de graves soucis matériels était passée de 23% en 2010 à 10% en 2017. La situation s’est améliorée, mais quoi qu’il en soit elle reste pour moi inacceptable. A l’âge de trente ans déjà, je ne croyais pas qu’il était impossible d’éliminer la pauvreté en Hongrie. Et aujourd’hui non plus, je ne suis pas disposé à y renoncer. Pas à pas, année après année, avec persévérance, nous avançons, et oui, nous éliminerons la pauvreté en Hongrie. Tout le monde aura du travail. Tout le monde aura un foyer. Chaque enfant aura une crèche, une école maternelle, une école, des repas et des livres scolaires. Les jeunes seront soutenus, et chacun bénéficiera aussi d’un âge avancé honorable. La Hongrie est le lieu où tout le monde sera heureux d’être Hongrois.
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Nous n’avons pas l’habitude de parler ici de l’opposition hongroise. Parce que nous ne pourrions rien dire de plus grave que le fait que l’opposition hongroise est le rassemblement de politiciens pro-migration, que George Soros et les bureaucrates européens tiennent sous assistance respiratoire. Si nous l’évoquons malgré tout aujourd’hui, c’est en raison des expériences douloureuses de l’histoire hongroise. La coalition entre les socialistes et l’extrême-droite a pu devenir une réalité en Hongrie. Ce qui nous vient à l’esprit en premier, c’est que c’est la pornographie politique incarnée. Le défilé commun des chemises rouges et des chemises brunes. L’on pense à la vieille histoire militaire : « Mon commandant, les soldats approchent ! » « Amis ou ennemis ? » « Ce doivent être des amis, puisqu’ils arrivent ensemble. » En effet, ils viennent ensemble, et peuvent même être amis les uns des autres, mais nous, ils nous ont toujours considérés comme leurs ennemis. C’est une poignée de mains. La poignée de mains entre les communistes responsables des exactions contre des centaines de milliers de familles hongroises et la tradition nazie responsable de l’anéantissement de centaines de milliers de nos compatriotes juifs. Avec cette histoire derrière nous, nous devons entendre que le comptage des députés d’origine juive ne relève pas de l’antisémitisme. Et un tel individu aspire même à devenir maire de Budapest, au lieu de disparaître discrètement dans les buissons. Nous ne pouvons dire qu’une chose : la honte. Et c’est aussi la honte de toute l’Europe que la gauche internationale soutienne tout cela, et qu’elle nous envoie même son dirigeant pour qu’il donne sa bénédiction à cette aberration politique. Il serait pourtant préférable que Monsieur Timmermans se demande comment le mariage de la gauche et de l’extrême droite peut faire cause commune avec les valeurs européennes, et qu’il reste chez lui pour faire le bonheur des pauvres Hollandais. Nous sommes aidés par le fait que les responsables politiques de l’alliance socialistes-nazis ont plutôt l’air de comédiens que de dirigeants politiques. Prendre d’assaut une porte fermée, se jeter à terre sur le ventre mains sur la nuque, jouer les hommes-araignée sur la rambarde de l’escalier du siège de la télévision, tout cela ressemble davantage à une démonstration de motivation d’acteurs débutants. Je m’excuse auprès de Sándor Fábry , mais c’était mieux que le Cabaret de la Saint-Sylvestre. Et si nous y ajoutons qu’ils ont également fait usage de violence à l’Assemblée nationale, en faisant du tapage et en nous poussant leurs caméras sous le nez, nous pouvons affirmer de nos députés d’opposition qu’ils sont des gentlemen jusqu’à la plante des pieds. Mais de là à remonter, c’est une autre histoire…
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L’économie hongroise est aujourd’hui en train de changer de dimension. A côté de la production industrielle traditionnelle, la part de l’industrie à haute valeur ajoutée, fondée sur la recherche, est en croissance. Il est illusoire, à mes yeux, de penser qu’il n’y aura à l’avenir que des travailleurs de laboratoire en blouse blanche. Le travail physique existera toujours, et les ouvriers en combinaison, habitués au cambouis, ne disparaîtront pas. Nous aurons toujours besoin de leur travail, et nous ferons bien de leur donner tout le respect qu’ils méritent. Mais il est vrai aussi qu’il faut faire apparaître, à leurs côtés, les branches industrielles basées sur les technologies numériques et robotisées et sur la recherche et développement. C’est cela, le changement de dimension de notre industrie. Le salaire mensuel moyen dans les grands investissements de l’année 2018 était de 425.000 forints [environ 1.330 euros, NdT], contre 304.000 [950 euros] pour l’année précédente. Cette hausse de 40% montre que des emplois d’un type nouveau voient le jour en Hongrie.
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Le niveau d’une économie, et celui de l’économie hongroise aussi, se mesure à l’aune de l’accueil de ses produits sur le marché mondial. Par notre population, nous sommes le 88ème pays du monde. Mais nous sommes le 34ème par le volume de nos exportations. Cette fierté nationale dispose d’une base économique, puisque la performance de nos ingénieurs et de nos ouvriers nous fait progresser de 54 places. Nous pouvons ajouter que nous sommes 20ème en matière d’exportation d’automobiles, 19ème pour les produits pharmaceutiques, et 15ème pour les différentes variétés de céréales, en dépit de notre population de 10 millions d’habitants. Il est bon que les gens sachent où ils se situent. C’est valable à la fois vers le bas et vers le haut, et c’est avec cela présent à l’esprit que nous devons viser la place de la Hongrie dans le monde. Je sais que tout le monde s’attend à ce que l’économie mondiale ralentisse. Nous avons nos réponses à ce scénario. Nous ne lâchons pas notre fil directeur, et nous ne renonçons pas à notre intention de faire croître chaque année l’économie hongroise d’au moins 2% de plus que la moyenne de l’Union européenne. Si les autres ralentissent, nous les dépasserons dans le virage. Je suis convaincu que nos meilleurs résultats sont encore devant nous. Nous commençons à peine à nous y mettre. Le meilleur reste à venir. Croyez-moi, il n’y a là aucune exagération. Les faits économiques montrent que la Hongrie est le pays des citoyens reconnus, méritants et capables de résultats d’excellence.
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Dans le courant de cette semaine, la chancelière d’Allemagne et quatre chefs de gouvernement d’Europe centrale ont fêté ensemble le trentième anniversaire de la fin du communisme et de l’Union soviétique. En regardant autour de moi, j’en vois beaucoup qui ne connaissent que de nom l’Internationale, que l’on nous faisait chanter à la fin de chaque fête. Je cite à leur intention : « Et le monde de demain sera international ! ». Nous pensions, il y a trente ans, avoir jeté à la poubelle de l’histoire le délire communiste, qui annonçait la fin des nations et la supranationalité. Nous nous sommes apparemment trompés. Le slogan est aujourd’hui le même : le monde de demain sera international ! L’on nous annonce de nouveau un monde sans nations, des sociétés ouvertes, et l’on échafaude un gouvernement mondial supranational. Et voilà que sont de retour ceux qui veulent effacer nos traditions et inonder nos pays de cultures étrangères. Trente ans après les transitions démocratiques, à la veille d’élections générales européennes, l’Europe en est arrivée au point où nous devons à nouveau nous dresser pour la défense de notre magyarité, de nos racines chrétiennes, de nos familles, de nos communautés, et aussi de notre liberté. Nous aurions bien besoin d’un peu de tranquillité, mais l’Internationale nous apprend aussi que ses partisans ne seront jamais tranquilles, parce que – je les cite – « ce sera la lutte finale ». Aujourd’hui aussi, on les dirige de l’extérieur. La forteresse du nouvel internationalisme est à Bruxelles, et son instrument est la migration.
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Les tiroirs de Bruxelles regorgent de projets, et ils en sortiront si l’occasion se présente. Bruxelles y est prêt, ainsi que le plan de travail en sept points sur la base duquel ses technocrates souhaitent, après les élections européennes, transformer l’Europe tout entière en un continent d’immigration. En premier lieu, ils ne tiennent pas en place et veulent à nouveau répartir les migrants sur la base de quotas obligatoires. La proposition relative au fonds européen de relocalisation est prête aussi. Ils veulent affaiblir le droit des Etats-membres à la protection de leurs frontières. Bruxelles nous siphonne régulièrement des compétences, mais ne sait pas quoi en faire. George Soros l’a annoncé clairement : son objectif est la protection des migrants, et les obstacles sont représentés par les frontières nationales. L’introduction du visa migratoire est également à l’ordre du jour, le Parlement européen l’a déjà voté. C’est une invitation adressée à plusieurs millions de migrants. Rien qu’en Turquie, plus de 4 millions de migrants attendent l’ouverture de la route en direction de l’Europe. Le Parlement européen a aussi déjà voté l’augmentation des subventions aux groupes des activistes politiques et aux organismes qui facilitent la migration. Et ils offrent en plus des cartes bancaires dûment approvisionnées en fonds. Ils lancent des programmes expérimentaux de migration avec des pays africains, comme l’a dit le président de la Commission : « il faut créer la possibilité d’une migration légale vers l’Union ». Et enfin, pour casser l’opposition et faire chanter les pays récalcitrants, ils souhaitent mettre en place des pénalités financières contre les désobéissants. Vous voyez, Mesdames et Messieurs, que les enjeux des élections européennes sont lourds. Il n’y a qu’en Hongrie que les citoyens de l’Europe ont pu, jusqu’à présent, exprimer leur opinion sur la migration. Maintenant, toute l’Europe a l’occasion de le faire. Nous pouvons débattre jusqu’à plus soif des différentes formes possibles de démocratie – libérale, illibérale, chrétienne – mais ce qui est sûr, c’est que l’on ne peut pas faire fi du demos, du peuple, dans l’image de la démocratie.
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La migration accroît la criminalité, surtout à l’encontre des femmes, et introduit chez nous le virus du terrorisme. Mais nous ne devons pas nous laisser envahir par la peur. Il faut la dépasser. Nous devons comprendre que les peuples d’Europe sont arrivés à la croisée historique des chemins. Ceux qui prennent position en faveur de l’immigration, quelles qu’en soient les raisons, créent en fait un pays à la population mélangée. Les traditions historiques de ces pays disparaissent, et un nouveau monde y voit le jour. Un monde christiano-musulman voit le jour dans les pays d’immigration, avec une proportion de chrétiens en baisse constante. Il y en a qui n’y voient rien de mal, et d’autres qui négligent le phénomène parce qu’ils pensent qu’il sera lent. Ils se trompent, et ils seront surpris. La population immigrée de 10% passera d’abord à 15-20%. Et après, tout s’accélère, et il n’y aura plus besoin d’imagination, seulement de mathématique élémentaire. Ma génération verra encore la rapide transformation des anciens grands pays chrétiens. Cela nous fait mal, mais nous ne pouvons rien faire. Ceux qui sont montés une fois dans ce rapide continueront leur route jusqu’au terminus. Et il n’y a pas de billet-retour. Nous autres, en Europe centrale, nous disposons encore de notre avenir. Notre avenir propre, qui n’est que la continuation de la vie de nos parents et de nos grands-parents, la préservation de nos traditions millénaires, la défense de notre économie, de nos familles et de notre culture chrétienne. L’avenir peut aussi être celui-là. Plus précisément, ce pourra être l’avenir de la Hongrie.
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Nous avons perçu, à travers le tamis, quelle est la situation. Nous connaissons les mécomptes des pays à population mélangée. Il ne nous reste plus qu’à agir. Nous devons dire non aux financiers qui se prennent pour des demi-dieux, aux bureaucrates de Bruxelles qui servent leurs intérêts et aux faux civils engraissés sur leurs fonds et qui souhaitent nous dire avec qui nous devons vivre, comment nous devons parler et comment nous devons élever nos enfants. Ils ne doivent pas percer notre défense, ils ne doivent même pas y trouver de faille. Une gouvernance instable est dangereuse en des temps instables. C’est pourquoi – rien n’y fait – notre détermination doit rester solide en matière de migration. Les financiers dont j’ai parlé pensent que parce qu’ils connaissent des succès ils ont le droit de diriger le monde. Il est en revanche bon de savoir que leurs succès sont récoltés sur le dos des gens. Nous ne connaissons aucun pays que les spéculateurs auraient rendu grand et fort, mais nous en connaissons plusieurs qu’ils ont précipités dans la pauvreté et la misère. La gauche européenne a tiré au lendemain de la guerre la conclusion erronée qu’il fallait effacer le national du national-socialisme qui avait mis notre continent à feu et à sang, et qu’il ne fallait en conserver que le socialisme. C’est ainsi que la gauche européenne est devenue aujourd’hui la championne des spéculateurs, de la citoyenneté mondiale, du gouvernement mondial et, maintenant, de la migration mondiale, le fossoyeur des nations, de la famille et du mode de vie chrétien. La confrontation est devenue ouverte depuis que George Soros a placé à la tête des armées pro-migration un socialiste du nom de Timmermans. C’est lui qui conduit la liste des responsables politiques pro-migration. C’est bien de cela, Mesdames et Messieurs, qu’il s’agit dans les élections européennes, c’est à cela que se prépare Bruxelles. Quant à nous, nous nous préparons à arrêter la majorité pro-migration. Nous voulons un Parlement européen qui respecte les décisions des Etats et des peuples quant à leur avenir et qui accepte qu’en Europe centrale nous souhaitions choisir notre propre voie.
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Nous vivons une époque où en Europe il naît de moins en moins d’enfants. Les Occidentaux y répondent par la migration. Que ceux qui manquent entrent, et les chiffres seront en ordre. Les Hongrois le pensent autrement. Ce n’est pas de chiffres dont nous avons besoin, mais d’enfants hongrois. Pour nous, accepter la migration équivaut à déposer les armes. Si nous nous satisfaisons de ne pas pouvoir assurer notre survie, même biologiquement, nous reconnaissons que ne nous ne comptons pas, même pour nous-mêmes. Et dans ce cas, pourquoi devrions-nous compter pour le monde ? Le sort des peuples qui pensent ainsi est l’émiettement lent, mais sûr, jusqu’à ne plus être qu’un nuage de poussière sur la grande route des peuples. Et il n’est pas écrit dans le Grand Livre de l’humanité que les Hongrois doivent exister dans le monde. Ce n’est que dans notre cœur que c’est écrit, mais cela laisse le monde froid. Le Ciel ne peut aider que ceux qui s’aident eux-mêmes. Nous pouvons débattre à l’infini sur le point de savoir si c’est parce que les hommes et les femmes ont changé qu’il y a moins d’enfants, ou bien si ce sont les circonstances qui les retiennent. Ce débat ne peut être tranché, et il est même stérile. C’est pourquoi le gouvernement, au lieu de philosopher, a dû prendre des décisions. Nous avons d’abord créé l’unité nationale autour du thème de la famille : 1.350.000 personnes ont pris part à la consultation nationale, et d’après les sondages 80% de la population soutient la politique familiale du gouvernement. Dans notre métier, il est aussi rare que le mouton à cinq pattes de trouver un appui aussi solide. Les Hongrois veulent que nous poursuivions ce que nous avons commencé. En neuf ans, nous avons doublé les aides aux familles, qui sont, en proportion, les plus élevées d’Europe.
Je vais maintenant vous annoncer un programme d’aide aux familles en sept points. Le gouvernement a pris sept mesures, mais ce n’est pas une liste fermée, car la vie ne s’arrête pas. Les voici :
1. Nous introduisons une aide à la naissance pour les jeunes mariés. Toute femme âgée de moins de 40 ans qui conclut son premier mariage pourra recevoir un prêt à taux bonifié de 10 millions de forints [31.000 euros, NdT] pour le démarrage de sa vie en couple. L’amortissement du prêt est suspendu pour trois ans dès la naissance du premier enfant, puis de nouveau pour trois années supplémentaires à la naissance du second enfant, avec effacement d’un tiers du capital. Le capital restant dû est entièrement effacé à la naissance du troisième enfant.
2. Nous élargissons l’accès au prêt à taux bonifié à l’acquisition d’un logement dit « CSOK ». Les familles d’au moins deux enfants pourront également utiliser le prêt pour l’acquisition d’un logement ancien. Que ceux qui habitent la campagne attendent encore un peu, parce que j’aurai l’occasion d’annoncer dans quelques semaines une aide spéciale, taillée sur mesure pour eux. Tout cela signifie qu’aujourd’hui un jeune couple s’engageant à avoir deux enfants bénéficie d’une aide au démarrage de sa vie commune et à l’acquisition d’un logement de 22 millions de forints [69.000 euros], chiffre qui passe à 35 millions [110.000 euros] pour les couples s’engageant à avoir trois enfants.
3. Jusqu’à maintenant, à partir du troisième enfant et pour chacun des suivants, nous prenions à notre charge 1 million de forints [3.100 euros] sur le prêt hypothécaire des familles nombreuses. A présent, nous étendons cette mesure : 1 million de forints dès la naissance du second enfant, 4 millions de forints [12.500 euros] à la naissance du troisième et de nouveau 1 million à la naissance de chacun des suivants.
4. Les femmes ayant donné naissance et élevé au moins quatre enfants seront exonérées d’impôt sur le revenu jusqu’à la fin de leur vie.
5. Nous lançons le programme d’acquisition d’automobiles par les familles nombreuses. Pour les familles élevant au moins trois enfants, nous offrons une contribution non remboursable de 2,5 millions de forints [7.800 euros] pour l’acquisition d’une voiture neuve d’au moins sept places.
6. Nous mettons en place le service de crèches généralisé. Afin de disposer de suffisamment de crèches, il nous faudra créer 21.000 places nouvelles sur trois ans. D’ici à la fin de cette année, nous en aurons créé 10.000, puis 5.000 en 2020 et 6.000 en 2021. Cela signifie qu’en 2022 tout parent qui le souhaitera pourra déposer son enfant à la crèche.
7. Et enfin, nous introduisons le congé grand-parental. Si les parents le souhaitent, les grands-parents pourront rester en congé à leur place.
Et bien que cela ne fasse pas partie du soutien aux naissances, je vous annonce que trente ans après la transition démocratique, nous avons réussi une percée dans le domaine de l’apprentissage des langues étrangères par les jeunes. Le gouvernement a décidé de moderniser l’enseignement des langues au collège, pour faire en sorte que tout élève terminant sa Troisième et sa Première pourra participer chaque été à deux semaines, donc à deux fois deux semaines en tout, de stage de langue aux frais de l’Etat. Nous gémissons suffisamment d’être enfermés dans notre langue. Le temps est venu de cesser de gémir et de passer à l’action. Cela supposera une organisation très soignée, pour qu’il ne s’agisse pas de vacances, mais d’une véritable activité d’enseignement. J’espère que nos spécialistes y arriveront. Et je vous annonce également que le gouvernement a décidé de consacrer 700 milliards de forints [2,2 milliards d’euros] aux investissements dans le domaine de la santé, y compris le nouveau complexe hospitalier à construire à Budapest. Si nous y ajoutons l’augmentation de 70% du salaire des infirmières sur les trois dernières années, nous voyons que les choses bougent dans ce domaine aussi.
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Voilà où nous en sommes en février 2019. En résumé, je peux vous dire en prenant congé que j’invite chacun à participer à la défense et à l’élévation de notre pays. Nos policiers et nos soldats contrôlent la frontière d’une main ferme. Nos officiers construisent avec ardeur la nouvelle armée hongroise. Nos députés européens tiennent le front à Bruxelles. Sur 10 millions de Hongrois, près de 5 millions sont au travail. Nos jeunes sont plus intelligents et plus doués que nous ne l’étions, et s’ils le veulent, ils nous égaleront aussi en termes d’endurance au travail. Nos voisins nous respectent, et s’associent volontiers avec nous. Les cent ans d’isolement hongrois ont pris fin. Il ne nous manque plus qu’un peu de bonne humeur et un brin d’humour, mais là l’opposition s’en chargera.

Le vrai grand voyage est encore devant nous. Et les plus grandes victoires nous attendent encore. Au diable la pudibonderie : affirmons ouvertement que l’alignement des étoiles est favorable, et que nous ressentons tous les jours – même si nous n’en sommes pas dignes – que la bénédiction de la Providence est avec nous. La Hongrie avant tout, et le Bon Dieu au-dessus de nous tous ! Vive la Hongrie, vivent les Hongrois !